Alors que la vendange 2021 vient tout juste de se terminer, rencontre avec Thierry Garnier, Chef de Caves de la Maison pour recueillir ses premières impressions
Thierry, quel bilan faites-vous de la vendange 2021 qui vient de se terminer ?
Nous avons vécu une année culturale très compliquée, mais la qualité de notre récolte est au rendez-vous, c’est l’essentiel. Après les très mauvaises conditions climatiques qui ont dominé tout au long de l’année, le pire était pourtant à craindre. Certains secteurs ont été particulièrement touchés : la pluviométrie très importante a engendré du mildiou, et par endroits du botrytis et de l’oïdium. Nos équipes ont su être réactives, elles ont mené un travail de précision tout au long de l’année et il leur a fallu beaucoup de patience, lors de la vendange, pour récolter les raisins au moment le plus opportun et s’adapter à la maturité de chaque parcelle. Nous avons été très exigeant sur le tri et accepté de perdre en quantité pour ne rentrer que de très bons raisins.
Pendant la vendange, quelles sont vos premières impressions sur ces raisins qui arrivent au domaine pour le pressurage, aussitôt après avoir été cueillis ?
D’un point de vue technique, je suis très agréablement surpris ! Il est toujours difficile d’anticiper, si tôt après la cueillette, ce que va devenir la vendange. Mais les moûts que nous avons obtenus lors des pressurages sont très bons : sans oxydation, avec de très jolies couleurs, de la maturité et une très belle acidité. Ils me rappellent d’excellents millésimes, comme 1996 ou 2012. Lors de chaque vendange, nous limitons au maximum les temps d’attente entre l’arrivée des raisins et leur pressurage, et ce fut cette année encore plus vrai : les faibles rendements et le soin particulier que nous avons dû apporter aux raisins nous y ont obligé. Cela a des implications sur l’organisation mais le résultat est là : nous avons pu répartir les moûts comme nous le souhaitions, dans les futs pour les parcelles du Clos des Goisses, notre parcelle Le Léon à Ay et certaines parcelles de Mareuil-sur-Ay dont la Rémissonne, et dans les cuves pour les autres.
Quelles sont les perspectives pour les vins ?
Nous sommes fiers d’avoir relevé le défi d’une belle vendange, peu abondante mais bien équilibrée ! Le travail effectué tout au long de l’année et le soin apporté à la vigne à chaque instant ont permis de récolter des raisins de la meilleure qualité. La nature nous réserve aussi parfois de belles surprises, même après une année compliquée. Ce sont aussi nos choix en matière de viticulture raisonnée qui nous permettent de nous adapter au mieux. Par exemple, nous avons fait le choix il y a quelques années de planter des Pinot Noir en grappes lâches, ce qui limite les phénomènes de pourriture (et les traitements) car les grains sont aérés, la grappe respire mieux. Ces choix raisonnés valent aussi en cuverie et tout au long de l’élaboration. Je suis curieux de voir ce que va être le profil de nos vins demain, en particulier cette année où les taux d’acide malique sont élevés. À suivre !